Les Sentinelles

 

Pierres levées, mémoire de nos origines

 

Voici 9000 ans, un changement de civilisation intervint au Moyen-Orient. De chasseurs cueilleurs nomades, les Hommes devinrent agriculteurs et se sédentarisèrent. La révolution néolithique se diffusa et entraîna l'apparition, deux mille ans plus tard, d'un important culte lié aux pierres en Europe de l'ouest.

 

Pour des raisons qui nous restent inconnues, les Hommes d'alors taillèrent et érigèrent des mégalithes. Symboles d'une sédentarisation nouvelle et d'une appropriation du territoire, ces pierres constituent les premières traces d'architecture humaine. Si leur fonction reste énigmatique, nous ne pouvons que constater l'énergie et la ferveur qui présidèrent à leur édification leur conférant une charge sacrée.

 

Elles traversèrent ensuite les vicissitudes de l'Histoire jusqu'au XIXème siècle industriel qui les mit à mal. La construction de nouvelles routes, de chemins de fer, la création d'usines et la mécanisation agricole entrainèrent la disparition d'une grande partie d'entre elles.

 

Qu'en est-il aujourd'hui ? Si certaines de ces survivantes ont conservé leur place originelle, d'autres ont été retaillées, christianisées, ou sont tombées de leur piédestal. D'autres encore ont été rattrapées par la ville, enserrées dans des murs ou déplacées au bord des routes.

 

Ancrées dans le sol, en équilibre entre ciel et terre, nature et culture, sacré et profane, ces pierres, telles des sentinelles, sont la mémoire de nos origines. Par la photographie, j’ai voulu les remettre en lumière et m'interroger sur ce que représente, aujourd'hui, cet héritage silencieux.